Réservé aux seuls marcheurs, cyclistes et vététistes, le chemin de halage de la Vire offre l’occasion de découvrir, entre autres, le site insoupçonné des Roches de Ham, entre Saint-Lô et Tessy-sur-Vire dans le bocage normand.
Les régions de France continuent à être des natures merveilleuses à parcourir, dans ces conditions, tirons-en le meilleur parti ! Avec une « petite reine » ou à vélo de course, de merveilleuses promenades sont créées pour que nous puissions les pratiquer sans risque ! Les circuits sont traditionnellement correctement signalisés et en général « protégés ». On classifie des périples cyclables, des chaussées n’ayant pas d’activité de véhicules à moteurs à explosion, des réseaux « sauvegardés »…
Gagnés, le plus souvent, sur d’anciens ballasts « recyclés », de nouveaux et très écologiques chemins de traverse maillent depuis peu de leur réseau silencieux les départements de la Manche, de l’Orne et du Calvados. Près de 250 km de voies vertes, pour promeneurs et cyclistes. Jouant à cache-cache avec les haies du Cotentin ou se coulant à travers les monts et les vaux de la Suisse normande.
Ces voies ferrées devenues pistes cyclables
Au départ, une voie ferrée régionale, comme chaque coin de France a pu légitimement en réclamer la construction à l’aube de la révolution Industrielle. Ici, une intimiste liaison ferroviaire à voie unique destinée à relier, en complément de la directissime Paris-Cherbourg. Puis les bourgs, les villes et les villages un peu perdus du Cotentin, à la fin du siècle. Cherbourg à Sottevast à Coutances en avait constitué, dès 1884, l’épine dorsale nord-sud… Sur laquelle était venue se greffer quelques années plus tard la ligne Carentan à La Haye-du-Puits-Carteret. Pendant que le Mont-Saint-Michel, à l’extrême sud, faisait la liaison avec Vire, en Calvados, et Domfront, dans l’Orne, via Mortain.
L’histoire de ces réseaux ferroviaires transformés en voies cyclables
Évidemment très sollicité dans la première moitié du siècle dernier, et notamment autour des deux guerres, le réseau de ces lignes à voie unique n’allait pas pouvoir justifier sa survie, pour le transport marchand au moins, au-delà de 1984. La cause automobile était entendue. Pour autant, le département de la Manche ne s’était pas résigné à passer pareil patrimoine par pertes et profits. Dès 1991, il s’était porté acquéreur des « friches » ferroviaires délaissées… Tout comme il avait décidé d’acquérir, pour aménagement à venir, le chemin de halage de la Vire. Puis de l’embouchure des Veys jusqu’à Pont-Farcy pour étoffer le réseau du bocage normand..
L’aménagement des anciennes voies ferrées normandes
Vaste chantier ! Pas plus que la restauration des rives d’un fleuve… Le réaménagement d’anciennes voies ferrées en pistes multi-randonnée ne se fait d’un trait de plume… Qui plus est dans un pays très proche de Petitbonum, le village des fameux irréductibles Gaulois ! Dès les années 2000, pourtant, le plus gros du chantier était engagé. Et les premiers amateurs de balades en roue libre pouvaient progressivement profiter de l’ouverture au public des différents tronçons.
À condition, au moins, d’être bien informés car balisage et information allaient longtemps se signaler, ici, par leur absence. Et les nouveaux « axes verts » mettre plus de temps à signaler leur présence qu’on n’en avait mis à remplacer rails et ballast par un cheminement de gravier finement compacté. Ainsi, nombre de visiteurs du Cotentin auront pu, jusqu’en 2002, sillonner la région sans se douter un seul instant qu’elle recélait un tel réseau ! Rien ne leur indiquait l’existence de ces centaines de kilomètres noyés… Qui plus est, dans la verdure d’un bocage normand, plus dense et plus dissimulateur qu’ailleurs…